Agone
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Qu'est-ce que la cité ? Comment a-t-elle commencé ? Quelles ont été les phases de son développement ? Est-elle destinée à disparaître, ou notre planète se transformera-t-elle en une immense ruche urbaine, ce qui serait, pour les villes individualisées, une autre façon de disparaître ? Les besoins qui conduisirent les hommes vers ce mode d'existence recevront-ils un jour les satisfactions qu'ont pu promettre autrefois Jérusalem, Athènes ou Florence ? Est-il encore possible de construire une cité permettant à l'homme de poursuivre un développement harmonieux ?
Avant de penser un nouveau mode d'existence urbaine, il faut comprendre la nature historique de la cité et l'évolution de son rôle primitif. Nous serons mieux à même alors d'envisager les décisions qui nous incombent. Il nous appartient de diriger nos efforts vers l'accomplissement de la plus profonde valeur humaine ; ou sinon de subir l'automatisme des forces que nous avons déclenchées.
Par l'analyse de la formation des regroupements urbains, ce classique fait apparaître les limites démographiques, technologiques et économiques au-delà desquelles la cité ne rend plus possible la survie d'une unité communautaire. Critique d'une organisation économique qui sacrifie le progrès de l'humanité au perfectionnement des machines, l'auteur revient au souci du bien public, à la recherche d'un équilibre écologique et à la coopération sociale comme base de notre milieu de vie. -
L'histoire comme émancipation
Laurence de Cock, Mathilde Larrère, Guillaume Mazeau
- Agone
- 23 Mars 2020
- 9782748903966
Histrions de la cour des princes et éditorialistes de gouvernement clament que l'étude de l'histoire doit transmettre l'amour de la nation. Ils s'entendent sur tout pour fustiger les universitaires qui n'endossent pas cette mission. Mais si l'histoire ne doit pas, en effet, rester cantonnée dans les laboratoires et si les historiens doivent diffuser le fruit de leurs travaux, c'est parce qu'ils relèvent d'un service public. Et la recherche historique n'a jamais cessé d'être créative, inventive, parfois engagée. C'est en référence à cette tradition et ce potentiel que nous voulons réhabiliter le concept d'« émancipation ».
Il faut regagner du terrain sur celles et ceux qui confondent histoire et propagande haineuse, histoire et hagiographie. Il est temps de replacer l'histoire dans la lutte contre les dominations et de se débarrasser du fatalisme qui nourrit le conservatisme réactionnaire. Dans cette perspective, l'histoire a son rôle à jouer. Parce qu'elle fissure les noyaux de certitude, à gauche comme à droite. Parce qu'elle rappelle que l'émancipation se nourrit des actions solidaires des hommes et des femmes du passé.
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« Le 5 novembre 1792, Robespierre se présente de nouveau à la tribune. C'est toute l'action de la Commune de Paris qu'il défend :
"Citoyens, vouliez-vous une Révolution sans révolution ? Les insurgés doivent être regardés comme fondés de procuration pour la société toute entière. Si vous désavouez les moyens que nous avons employés pour vaincre, laissez-nous les fruits de la victoire ; reprenez votre Constitution et toutes vos lois anciennes, mais rendez-nous nos concitoyens qui sont morts pour la cause commune ! La sensibilité qui gémit presque exclusivement pour les ennemis de la liberté m'est suspecte. Cessez d'agiter sous mes yeux la robe sanglante du tyran, ou je croirai que vous voulez remettre Rome dans les fers."
Les applaudissements de la tribune et de la majeure partie de la Convention saluent Robespierre. En vain certains s'efforcent de se faire entendre, de limiter l'effet produit. Une foule immense l'acclame et lui fait cortège. C'est la réponse de la canaille aux honnêtes gens de la Gironde. »
Écrivain et musicologue, Jean Massin (1917-1986) publie la première édition de cette biographie en 1956. À la croisée des recherches universitaires et du souci de construire un récit accessible au plus grand nombre, ce livre s'impose très vite comme une référence, qui donne l'exacte mesure de la place occupée par Robespierre dans le processus révolutionnaire : celle, comme dit Massin, de « sentinelle de la Révolution ».
Cette réédition est préfacée par Jean-Luc Chappey, membre de l'Institut d'histoire de la Révolution française et enseignant à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
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La fabrique scolaire de l'histoire ; illusions et désillutions du roman national
Laurence de Cock
- Agone
- 22 Août 2018
- 9782748903362
Pourquoi et comment apprendre l'histoire ? Et surtout, quelle histoire ? La virulence des débats récurrents sur ce que les élèves apprennent à l'école est aujourd'hui autant le signe de la vigueur des courants réactionnaires que d'un profond désarroi autour de ces questions décisives. Refuser fermement le terrain du discours scolaire nostalgique et patriotique n'interdit pas de regarder en face l'ampleur des tensions qui traversent aujourd'hui un enseignement chargé de sens civique.
Cette édition entièrement renouvelée de La Fabrique scolaire de l'histoire poursuit la réflexion sur les spécialités et les enjeux de l'histoire qu'on enseigne à l'école. Elle plaide pour une histoire scolaire faisant place à toutes les composantes d'une société plurielle sachant les rassembler autour d'un rapport critique et confiant au savoir. -
Chevauchee Anonyme (La) : Une Attitude Internationaliste Devant La
Louis Mercier-Vega
- Agone
- 22 Mai 2018
- 9782748911213
À la manière d'un roman, La Chevauchée anonyme évoque les destinées aventureuses de ceux que l'on a quelquefois nommés les « révolutionnaires du troisième camp ». La plupart n'avaient pas attendu la déclaration de guerre, en 1939, pour s'opposer au fascisme dans leur pays d'origine, qu'ils fussent antifascistes italiens, allemands ou espagnols, vérifiant au péril de leur vie cette évidence soulignée par Howard Zinn : « Les Alliés ne sont pas entrés en guerre par pure compassion pour les victimes du fascisme. Ils ne déclarèrent pas la guerre au Japon quand celui-ci massacra les Chinois de Nankin, ni à Franco quand il s'en prit à la démocratie espagnole, ni à Hitler lorsqu'il expédia les Juifs et les opposants dans les camps de concentration. Ils ne tentèrent même pas de sauver les Juifs d'une mort certaine pendant la guerre. Ils n'entrèrent en guerre que quand leur propre domination fut menacée. » Cette réédition sera l'occasion de rappeler que ce que l'on présente toujours comme une « guerre juste » se caractérise en fait par un degré de barbarie jamais atteint. Et qu'aucune des parties n'est exempte de responsabilités. Aux réalistes de tout poil, toujours prompts à rallier le camp des vainqueurs et à justifier l'injustifiable, on nous permettra de préférer les personnages de ce livre qui, envers et contre tout, tentèrent de maintenir vivante l'espérance d'un monde meilleur dans les circonstances les plus difficiles qui soient.