Non content d'être l'un des réalisateurs les plus talentueux et adulés de sa génération, Quentin Tarantino est peut-être le cinéphile qui sait le mieux parler de films et transmettre sa passion incandescente pour le cinéma. Ayant fréquenté dès son plus jeune âge les salles obscures, c'est au Hollywood des années soixante-dix, celui de ses années décisives de formation, qu'il consacre plus particulièrement Cinéma spéculations - un director's cut aussi intellectuellement rigoureux que joyeusement exubérant. Mêlant histoire personnelle, anecdotes truculentes, analyses et critiques de films, Cinéma spéculations offre au lecteur, entraîné par la verve unique et grisante de Quentin Tarantino, une fascinante leçon de cinéma et de vie.
"Dès que je rentre, je me mets à écrire. La dernière chose que je pensais faire dans ma vie était d'écrire un livre. Mais j'ai eu besoin de raconter cette histoire folle. L'histoire de ma famille, une famille heureuse et aimante dont la vie a basculé. J'ose espérer que le récit de ces événements permettra de mieux les comprendre. Je suis la femme de Roman Polanski. Il est, selon qui vous êtes, l'incarnation d'une génération, un survivant, un mythe, un génie, un salaud. À une époque où l'on préfère ce qui est vraisemblable à ce qui est vrai, j'ai voulu allumer un contre-feu."
Une vie incendiée est le récit inédit, poignant et intime d'Emmanuelle Seigner. Une prise de parole qui fait la lumière sur une histoire hautement médiatisée, une affaire sensible, complexe, aux répercussions dévastatrices pour de nombreuses personnes, à commencer par elle-même. L'actrice prend courageusement la parole pour la première fois et livre enfin sa vérité.
" Hollywood, c'est un endroit où l'on vous offre mille dollars d'un baiser et cinquante cents de votre âme. Je le sais, j'ai assez souvent refusé la première proposition et tenu bon pour les cinquante cents. " Marilyn Monroe, 1954C'est en 1954 que l'agent de Marilyn, Charles Feldman, contacte Ben Hecht pour lui demander d'aider l'actrice à écrire ses mémoires. À 28 ans, elle a déjà tourné une vingtaine de films, dont ses premiers succès -
Niagara et
Les hommes préfèrent les blondes - et elle est lasse des inventions et potins des feuilles à scandales. Elle lui dicte les mots qu'il couche sur papier. Pour des raisons personnelles, elle ne poursuit pas ces séances de travail, mais confie le texte inachevé au photographe Milton Greene, son ami de toujours.
Publiés aux États-Unis et en France en 1974, ces textes de jeunesse, intimes et bouleversants, politiques et féministes, sont une révélation.
Qui était Marilyn Monroe ? Qui se cache derrière la pétillante blonde qui va mettre fin à ses jours à 36 ans, en pleine gloire ? Lire cette
Confession inachevée, c'est se rapprocher d'elle, entendre sa voix bien reconnaissable dévoiler les deux faces de sa personnalité, les étapes de sa brève existence. D'abord Norma Jean, l'enfant dont la mère est internée, ballottée entre différentes familles d'accueil. La jeune fille crie son manque d'amour et son besoin constant d'attirer l'attention. Puis Marilyn, le sex-symbol qui côtoie et déteste Hollywood, avec ses ratés, ses dragueurs et ses escrocs, qui se heurte à la jalousie des femmes, mais reste lucide sur la tragédie de son milieu d'adoption.
La Fée-Cinéma est le récit autobiographique d'Alice Guy : première femme cinéaste du monde.
Écrire vite. Raconter son enfance, d'abord : la jeune Alice est élevée entre le Chili, la Suisse et la France. Puis le pensionnat et la vie à Paris. Suivent des études de sténographie, avant qu'elle ne devienne en 1895 la secrétaire de Léon Gaumont au Comptoir général de Photographie. C'est à la suite de la première projection du cinématographe des frères Lumière qu'Alice a l'idée de tourner de courtes fictions pour soutenir la vente des caméras Gaumont.
Déjà "mordue par le démon du cinéma", elle n'a qu'une obsession : raconter des histoires en réalisant ses propres films, dont le plus célèbre, La Fée aux choux, considéré comme le premier film de fiction...
Longtemps effacée de l'Histoire, Alice Guy décrit ici avec précision les débuts du cinéma, la magie des accidents, des expérimentations et autres bouts de ficelle. Sans détour et sans romance, d'une écriture intime et urgente, elle dit la beauté du 7e art qu'elle a "aidé à mettre au monde" ; elle se réhabilite.
Elle meurt en 1968 et ses Mémoires, pourtant achevés en 1953, ne seront publiés qu'en 1976.
Dans ces lettres d'excuse à des proches, des amis, mais aussi à des institutions, à des lieux et même à la vie, Patrick Chesnais déploie avec verve et humour toutes les variations de l'art de s'excuser. Ou pas. Un délice de sagesse, d'irrévérence et de drôlerie.
" J'ai eu envie d'écrire des lettres à des personnes que j'aime ou que j'ai aimées. Très vite, ces missives sont devenues, je m'en suis rendu compte, des lettres d'excuses.
J'y ai mis en lumière mes lâchetés, mes oublis, mes à-peu-près, mes sorties de route, mes exagérations, tout ce qui m'empêche d'être un homme parfait, que je ne serai jamais parce que c'est impossible.
Je m'y adresse à tous ceux que l'ai blessés, délaissés, à qui je n'ai n'a pas fait attention ou pas suffisamment, privilégiant mon plaisir, mon envie avant tout. Et puis, il n'y a pas que les gens, il y a aussi les périodes, les lieux les institutions... Je dois des excuses à la politique, à la vie, et même au soleil.
C'est vous dire que les motifs de s'excuser sont infinis. Quand on a commencé à s'excuser, on ne s'arrête plus. Mais suis-je si coupable ? C'est sûr, j'aurais pu faire mieux, mais bon, j'ai fait ce que j'ai pu, plus ou moins bien.
Est-ce que ça valait la peine de s'excuser ? Je ne sais pas... Mais, je peux bien vous l'avouer, quand je me suis excusé dans ma vie, c'était une façon polie de dire que, finalement, je n'avais pas tort. À vous de voir... "
Dans cet essai rédigé au lendemain des attentats du 11 Septembre, Susan Sontag pose un regard neuf sur les emplois de la photographie devant les souffrances de la guerre. Près de quatre décennies après Sur la photographie, elle dessille une fois de plus les yeux de ses contemporains en s'interrogeant sur nos façons de voir et de représenter le monde.
Les images « chocs », omniprésentes, nous rapprochent-elles ou nous éloignent-elles de la réalité ? Nous aident-elles à comprendre les souffrances d'autrui, ou érigent-elles au contraire, entre notre oeil et ce qu'il voit, un mur d'indifférence ? Susan Sontag retrace l'évolution de la sensibilité collective face aux visions d'horreur auxquelles l'humanité ne cesse de se confronter, des tableaux de Goya aux charniers du Rwanda ou de Sarajevo en passant par les photographies de la guerre de Sécession, des tranchées de Verdun et des camps de la mort.
Un texte de référence sur le pouvoir des images et l'expérience de la guerre.
" Les acteurs sont un bizarre mélange de réalité et d'imaginaire. Ce sont des ensorceleurs victimes de leurs propres sorts. Parfois, cette curieuse sorcellerie produit une seconde personnalité, une sorte d'apprenti sorcier, ou de marionnette, qui vit une vie distincte et presque incontrôlée, tandis que notre actrice ou acteur se retrouve à sa grande stupéfaction surnommé "l'homme que vous adorerez haïr', "la petite chérie de l'univers' ou "le type le plus radin du monde'. " George Sanders en savait quelque chose, lui qui, par cette mystérieuse opération, devint inséparable des rôles de " canaille aristocratique " pour lesquels il montrait de si redoutables dispositions. Nul n'a jamais joué avec autant d'élégance les crapules qui mettent un point d'honneur à se salir les mains sans tacher leur chemise. Pourtant, sa vie et ses talents excédaient de beaucoup ce don pour incarner les fripouilles : dans ses formidables Mémoires, on découvre ainsi un écrivain sensible et passionné, un excentrique qui courut l'aventure en Amérique du Sud, un authentique moraliste dont l'humour ravageur fait mouche à chaque page. Victimes de leur succès, ses souvenirs étaient devenus introuvables. Les voilà donc réédités dans une nouvelle traduction qui en révèle tout le sel et le mordant.
«Trouvez-moi une autre blonde !» aurait hurlé Harry Cohn, le puissant patron de la Columbia. Nous étions le 4 août 1962 et Marilyn Monroe venait de mourir. En réalité, les studios cherchaient «une autre blonde» depuis dix ans. Les producteurs ont tous rêvé d'une nouvelle Marilyn, aussi désirable et rentable que l'originale, mais plus ponctuelle et disciplinée. Elles s'appelaient Jayne Mansfield, Diana Dors, Mamie Van Doren... et elles apprenaient à marcher, à parler et chanter comme Marilyn. La plupart de ces «ombres» ont été broyées par un système impitoyable et des démiurges qui ont cru pouvoir créer des comédiennes comme autant de produits manufacturés. Ombres de Marilyn rend hommage à ces femmes oubliées, à travers dix portraits, comme autant de chapitres d'un roman noir californien.
Journaliste et écrivain, Adrien Gombeaud est critique de cinéma au quotidien Les Échos et membre du comité de rédaction de la revue Positif. Il est l'auteur d'une dizaine de récits et essais, dont Une blonde à Manhattan (10/18, 2012), sur les années new-yorkaises de Marilyn Monroe, 30 secondes en Arizona (Espaces et Signes, 2017) et Bruce Lee, un gladiateur chinois (Capricci, 2019).
'Quand venait l'heure de nous coucher et de nous mettre en pyjama, notre père restait près de nous et nous apprenait à disposer nos vêtements dans l'ordre très exact du rhabillage. Il nous avertissait, nous savions que la cloche de la porte extérieure nous réveillerait en plein sommeil et que nous aurions à fuir, comme si la Gestapo surgissait. Votre temps sera chronométré, disait-il, nous ne prîmes pas très longtemps la chose pour un jeu. C'était une cloche au timbre puissant et clair, actionnée par une chaîne. Et soudain, cet inoubliable carillon impérieux de l'aube, les allers-retours du battant de la cloche sur ses parois marquant sans équivoque qu'on ne sonnait pas dans l'attente polie d'une ouverture, mais pour annoncer une brutale effraction. Sursaut du réveil, l'un de nous secouait notre petite soeur lourdement endormie, nous nous vêtions dans le noir, à grande vitesse, avec des gestes de plus en plus mécanisés au fil des progrès de l'entraînement, dévalions les deux étages, sans un bruit et dans l'obscurité totale, ouvrions comme par magie la porte de la cour et foncions vers la lisière du jardin, écartions les branchages, les remettions en place après nous être glissés l'un derrière l'autre dans la protectrice anfractuosité, et attendions souffle perdu, hors d'haleine. Nous l'attendions, nous le guettions, il était lent ou rapide, cela dépendait, il faisait semblant de nous chercher et nous trouvait sans jamais faillir. À travers les branchages, nous apercevions ses bottes de SS et nous entendions sa voix angoissée de père juif : Vous avez bougé, vous avez fait du bruit. - Non, Papa, c'est une branche qui a craqué. - Vous avez parlé, je vous ai entendus, ils vous auraient découverts. Cela continuait jusqu'à ce qu'il nous dise de sortir. Il ne jouait pas. Il jouait les SS et leurs chiens.'
Écrits dans une prose magnifique et puissante, les Mémoires de l'auteur de la Shoah disent toute la liberté et l'horreur du XXe siècle, faisant du Lièvre de Patagonie un livre unique qui allie la pensée, la passion, la joie, la jeunesse, l'humour, le tragique.
Lorsqu'elle disparaît en 1990, Delphine Seyrig n'est plus cette figure de proue du cinéma d'auteur mondial qu'elle fut durant toutes les années 60 et 70, de Marienbad au Charme discret de la bourgeoisie. Les années 80 ne l'ont pas aimée ; dans cette décennie de restauration formelle et idéologique, son parcours, esthétique ou politique, paraissait trop radical. C'est peu dire que le temps a joué en sa faveur. La postérité a validé ses choix d'actrices les plus aventureux (chez Akerman ou Duras). Son oeuvre de cinéaste est redécouverte avec un intérêt croissant. Ses prises de position publiques, aux avant-postes de la lutte féministe, circulent plus que jamais sur les réseaux. Quelles traces de son court passage laisse l'astre Seyrig ? Tel sera l'objet de cet essai admiratif et amoureux.
Jean-Marc Lalanne est journaliste et critique de cinéma. Il occupe une fonction de rédacteur en chef aux Inrockuptibles. Il est le coauteur avec Philippe Azoury de Fantômas, style moderne (Yellow Now, 2002) et Jean Cocteau, désordres (Cahiers du cinéma, 2003), avec David Martinez de Wong Kar-wai (Dis voir, 1997) et Stéphane Bouquet de Gus Van Sant (Cahiers du cinéma, 2009). Il collabore régulièrement au Masque et la Plume sur France Inter.
« Tout a débuté par un essai, consacré à quelques-uns des problèmes esthétiques et moraux que pose l'omniprésence des images photographiques : mais plus je réfléchissais à la nature des photographies, plus elles devenaient complexes et suggestives. Si bien qu'un essai en engendra un autre, qui à son tour (à mon grand étonnement) en engendra un troisième, et ainsi de suite, chacun ajoutant un maillon à une chaîne d'essais sur le sens et la vie des photographies, jusqu'à ce que je fusse allée assez loin pour que le développement esquissé dans le premier essai, étayé puis prolongé dans les suivants, pût être récapitulé et généralisé de façon plus théorique. Et trouver son terme. [...] Écrire sur la photographie, c'est écrire sur le monde. Et ces essais sont en fait une méditation prolongée sur la nature de notre modernité. » Susan Sontag
Sur la photographie est une étude de la force des images photographiques qui s'insèrent continuellement entre l'expérience et la réalité. Ce recueil de six essais lucides et revigorants constitue une exploration profonde de la manière dont l'image a bouleversé la société. Paru pour la première fois en 1977, Sur la photographie est devenu un livre culte sur le sujet.
L'homme derrière la lègende.Charles derrière Charlot ...Au cours de sa vie, Chaplin a accordé des centaines d'interviews, il a eu de nombreux biographes, mais c'est en écrivant lui-même
Histoire de ma vie qu'il s'est livré et a laissé paraître l'homme derrière la légende.
L'histoire de ce génie, dont les amis s'appelaient Douglas Fairbanks et Mary Pickford, Enrico Caruso, George Bernard Shaw, Winston Churchill, le Mahatma Gandhi, Albert Einstein, Jean Cocteau et Pablo Picasso, est également celle du cinéma américain, de Hollywood, de sa naissance et de son développement extraordinaire. C'est aussi l'histoire d'un homme qui, malgré la célébrité, reste profondément seul et ne cache rien des vicissitudes de sa vie sentimentale jusqu'à sa rencontre avec Oona et le bonheur familial qui s'est ensuivi. D'un homme, enfin, dont la vie fut un combat. Combat contre la pauvreté d'abord, combat politique aussi et, par-dessus tout, combat pour son art. Un des géants qui ont marqué le siècle.
" Salut, je m'appelle Matthew, mais vous me connaissez peut-être sous un autre nom. Mes amis m'appellent Matty. Et je devrais être mort. "Ainsi commence la captivante histoire de l'inoubliable Chandler de Friends qui, au fil de ses souvenirs, évoque ses ambitions de jeunesse et son rapport à la célébrité, ses addictions et la guérison après un grave problème de santé qui lui fit frôler la mort. Mais avant les cures de désintoxication et les séjours à l'hôpital, il y a le Matthew de 5 ans qui voyagea de Montréal à Los Angeles, ballotté entre des parents séparés ; celui de 14 ans, star du tennis au Canada ; celui de 24 ans qui décrocha le rôle le plus convoité des États-Unis pour le pilote d'une série appelée à l'époque Friends Like Us... Dans cet incroyable récit que lui seul pouvait raconter, Matthew Perry se met à nu et dévoile la famille brisée dans laquelle il a grandi (et qui l'a laissé livré à lui-même), la soif de reconnaissance qui l'a mené à la célébrité et le vide en lui que rien n'a su combler, pas même la réalisation de ses plus grands rêves. Il revient également sur la paix que lui procure aujourd'hui la sobriété et ce qu'il ressent face à l'omniprésence de Friends, nous livrant des anecdotes sur ses camarades de tournage et d'autres stars croisées sur la route.
Avec l'humour et l'honnêteté qu'on lui connaît, Matthew Perry dépeint le combat de toute une vie contre la dépendance et ce qui l'a engendrée, lui qui semblait tout avoir. Des mémoires inoubliables à la fois intimes et édifiants, et une main tendue vers ceux qui luttent contre l'addiction. D'une honnêteté sans faille, émouvant et irrésistiblement drôle, voici le livre que les fans du monde entier attendaient.
C'est l'histoire d'un petit garçon fasciné par les étoiles, terrifié par les requins, obnubilé par la télévision et le cinéma. Un garçon chétif, réservé, espiègle et doté d'une imagination débordante. Le jour où il découvre que la caméra 8 mm de son père lui permet de métamorphoser le monde qui l'entoure, sa vie change à tout jamais. Ce garçon s'appelle Steven, et si tout le monde connaît aujourd'hui ses films, peu réalisent à quel point chacun d'entre eux reflète fidèlement ce qu'il vécut pendant son enfance. Biographie romanesque d'un être résolument à part, Steven avant Spielberg vous fait découvrir l'enfant avant le cinéaste. Chapitre après chapitre, ses jeunes années s'y révèlent, portant déjà en germe tout ce qui fera de lui l'un des réalisateurs les plus populaires de tous les temps.
Enfant, Steve McQueen s'imaginait en nouveau Humphrey Bogart. Le rêve de ce gosse du Missouri a été exaucé. Les Sept Mercenaires, La Grande Evasion, Bullitt ou Guet-apens ont fait de lui bien plus qu'une star. Il est devenu le king of Cool, icône virile et incarnation de l'individu roi américain. Son sang-froid recouvrait un caractère explosif, celui d'une graine de voyou passée par une maison de correction et les rangs des Marines. Terreur des plateaux, l'acteur-pilote était mû par des forces aussi puissantes que contradictoires. Elles l'ont poussé à poursuivre la gloire autant qu'à lui tourner le dos, comme un appel à toujours fuir ce qu'il était. Steve McQueen a multiplié les échappatoires jusqu'à sa mort prématurée, à 50 ans. En étant persuadé cette fois de s'en aller au ciel.
Vincent Gautier est journaliste (Le Point Pop, Sofilm, Socialter).
C'est peu dire que le public japonais a été surpris de voir le saltimbanque du petit écran Beat Takeshi adoubé par la critique internationale sous le patronyme de Takeshi Kitano, jusqu'à décrocher le Lion d'or à Venise en 1997. Mais depuis qu'il a quitté l'université pour les cabarets d'Asakusa, le gosse de Tokyo n'a cessé de choisir seul qui il allait devenir, quitte à prendre tout le monde à contre-pied. Ou plutôt de ne pas choisir, entre son statut de comique outrancier et celui de comédien sensible, entre le présentateur foutraque derrière le succès planétaire Takeshi's Castle et le réalisateur d'avant-garde ultra-violent, poète et yakuza. Une improvisation au rythme effréné qui aura fait de lui une légende sur l'archipel, avec tout ce que cela comporte de fantasque et de merveilleux.
Lucas Aubry est journaliste pour le magazine Sofilm. Il est l'auteur du podcast L'Argent de poche, qui raconte les petits boulots des grands acteurs. Takeshi Kitano, hors catégorie est son premier livre.
Fan de séries, vous rêvez de créer la vôtre ? Ce livre est fait pour vous.
Scénariste depuis plus de trente ans, professeur d'écriture, Neil Landau vous dévoile tous les secrets et vous présente les outils nécessaires pour développer votre projet de A à Z, à l'aide d'études de cas approfondies et d'entretiens exclusifs avec les showrunners des séries internationales les plus exceptionnelles du moment : La Casa de Papel, Fargo, Gomorra, Succession, Unorthodox, Euphoria, Ozark, Pose, L'Amie prodigieuse, The Good Fight, The Great... sans oublier Le Bureau des légendes !
Comment filmer ce qui nous terrorise aujourd’hui ? Comment filmer ces nouveaux fanatiques d’une croyance autorisant la haine, le meurtre de tous ceux et toutes celles qui n’adhèrent pas à cette croyance ? Comment filmer cette actualité en saisissant le présent profond à l’oeuvre dans cette actualité ? Rossellini a su le faire avec Allemagne année zéro. Il a su filmer le noyau du nazisme : le mépris du père dans le mépris de l’homme faible, malade, mépris culminant dans l’autorisation de tuer ce père, de tuer celui ou celle dont la fonction est de dire la loi, d’interdire le meurtre. (24 octobre 2016)
Je remarque que j’écris moins souvent dans mon journal de travail. Je ne sais pas pourquoi. Au début, après l’échec de notre film Je pense à vous, j’ai écrit pour essayer de comprendre ce que nous avions fait et essayer de sortir de l’ornière dans laquelle nous et notre cinéma étions embourbés. Mon frère et moi ne cessions de discuter pour savoir que faire, comment faire, ou peut-être ne plus rien faire. Ce sont des condensés de ces échanges que je notais sans trop bien savoir pourquoi, sans doute pour nous donner
du courage, me donner du courage dans l’écriture de ce qui deviendrait le film La Promesse. [...]
Je vais donc sans doute continuer d’écrire ce journal pour nous aider, m’aider, dans l’écriture des scénarios mais aussi parce que je me rends compte que j’en ai besoin. C’est étrange, mais j’ai comme l’impression que sans lui, même si j’y écris moins souvent, je serais incapable de penser un film avec mon frère. C’est ma façon d’être à deux pour faire des films, mon frère a une autre façon, l’important étant que nous désirons tous les deux faire le même film. (30 décembre 2021)
L. D.
Deux artistes de deux pays et deux générations très différentes, Ken Loach et Edouard Louis, échangent sur l'art, le cinéma, la littérature et leur rôle aujourd'hui. Comment l'art peut-il, notamment, poser et repenser la question de la violence de classe ? Comment représenter les classes populaires comme ont tenté de le faire les deux auteurs du présent livre dans leur travail ? Et quel est le rôle de l'art dans un contexte politique mondial où les plus précaires se tournent vers l'extrême-droite ? Comment repenser la gauche pour défaire cette tendance, palpable tant dans la montée du Front National, que dans l'ascension de Trump, ou encore de Bolsonaro ? En confrontant leurs réflexions, et à partir de leurs oeuvres, Loach et Louis tentent de répondre à ces questions.
"Romy écrit partout, tout le temps, à tout le monde. Sur le papier à en-tête des hôtels dans lesquels elle descend, sur des bouts d'enveloppe, des menus de restaurant, des mouchoirs en papier, des tirages de photos, des pages arrachées à des magazines. A son agent, à ses amours, à ses amis, aux comédiens et techniciens dont elle est proche mais aussi à ceux qu'elle ne croise, sans vraiment les connaître, que sur un seul tournage, Romy adresse sans cesse ce genre de minuscules missives qu'elle aime faufiler sous les portes, transmettre par des intermédiaires, acheminer à leurs destinataires par des moyens détournés, compliqués, enfantins..."
Qui, plus que Romy Schneider, ravissante icône au triste destin, a fasciné les foules ? Lorsqu'elle est retrouvée morte dans un appartement parisien, le matin du 29 mai 1982, à seulement 43 ans et quelque mois après le décès de son fils, la presse s'enflamme. Suicide ou mort accidentelle ? Chacun interprète, fantasme, invente les circonstances de cette fin tellement cinématographique.
Avec grâce et affection, loin de tout sensationnalisme, Violaine de Montclos tente de percer ce mystère et reconstitue, grâce aux nombreux témoins qu'elle a rencontrés, ce que furent ces derniers jours. De la Romy inquiète, maternée par son habilleuse, à la star colérique qui gifle le jeune Harvey Keitel, elle dresse le portrait d'une actrice adulée mais aussi d'une éternelle enfant que rien ne tranquillise. Au fil des pages, on croise Alain Delon le jour du drame, Orson Welles subjugué, Marlène Dietrich complice, mais aussi Claude Sautet et Jean-Louis Trintignant...
Dans la lignée de Sagan à toute allure, cette micro-biographie pétillante et profonde raconte en kaléidoscope le talent et la déchéance, les caprices et les ivresses, les joies et les infortunes d'une comédienne qui a tout fait, jusqu'au bout, pour qu'on ne l'oublie pas.
Pour la première fois, un guide réuni et explique l'argot de Kaamelott. Indispensable pour tous les accros de la série qui veulent se replonger dans ses dialogues truculents et hilarants.Alors que peu de professionnels pariaient sur le succès de la série,
Kaamelott fut une révélation ovniesque, fédérant rapidement un large public. Parler de la Table ronde, de la quête du Graal, en costumes d'époque ? Et pour faire rire en prime ? Improbable, parce que d'une ambition folle. Et pourtant,
Kaamelott est devenu culte.
A quoi l'efficacité de
Kaamelott tient-elle ? Pas de gags ou de grosses ficelles,
Kaamelott c'est un univers : une grande aventure qui a du sens, qui progresse, dont les personnages évoluent. Ils sont sérieux, ils sont dans leur époque, et le ressort follement comique tient au décalage qui repose sur le langage contemporain mais aussi à une langue propre à Kaamelott, nourrie par un très riche vocabulaire familier et argotique, proche du cinéma de genre français des années 60-70 à la Michel Audiard.
Alexandre Astier met en mouvements et en rythme ce patrimoine linguistique, l'adaptant à chaque personnage, qui a son phrasé propre et ses intonations. Kaamelott se donne à écouter, comme une vaste partition.
En parcourant plus de 500 mots familiers et argotiques dans ce " dictionnaire ", l'auteur s'est amusé à crapahuter dans les méandres de l'esprit
Kaamelott, non pour en mettre plein les miquettes et frimer, comme le commun des glandus ou des pégus, mais pour donner du singe au gratin qui souhaite découvrir le monde d'une série mortelle, ou à tous les amateurs qui veulent s'amuser à retrouver les répliques pour poursuivre l'aventure !
Celui qui se présente ici comme narrateur en est donc réduit à parler d'un film, d'un seul film, du même film qu'il a vu des dizaines et des dizaines de fois. Toute remarque, tout commentaire, il les a notés, consignés dans un cahier, jour après jour. Son existence est minée par le film. Ses goûts et ses jugements, il les doit au film. Ses amis comme ses ennemis, il les doit à l'opinion qu'ils se sont faite sur le film. À vrai dire, sa vie ne tient qu'à un film.
« Évidemment, Cinéma est un roman, et l'on se doute qu'il ne s'agit pas de parler d'un film, de discourir sur un film. Il s'agirait plutôt d'une tentative renversée d'adaptation, au sens où ce mot est employé lorsqu'un cinéaste s'empare d'un livre, un livre qui le hanterait au point qu'il lui faille aussi en finir avec cette fascination, s'en débarrasser en tâchant d'en percer le mystère. En finir, en somme, à la manière du limier attaché aux basques de l'assassin, avec ce rapport d'admiration-répulsion que les meilleurs détectives de la littérature policière entretiennent toujours avec l'homme qu'ils chassent pour le rabattre vers le lecteur jusqu'à l'hallali final. » (Bertrand Leclair, Les Inrockuptibles)
Cinéma est paru en 1999. Dans cette édition, le roman est suivi de Hitchcock, par exemple, un texte initialement paru chez Naïve en 2010.
" Son astre noir a longtemps brillé au-dessus du cinéma français dans la nuit bleue de Melville. Samouraï et Tancrède, Sicilien et Gitan, Dior et Borsalino...
Qui est Alain Delon ?
Un homme pluriel dans un corps singulier ? Un rêve qui passe dans les volutes d'une cigarette ? "
Delon en clair-obscur est un portrait sensible du mythe Delon dans le contre-jour de sa gloire contrariée.
Insoumis mais docile avec ses maîtres, sauvage et fidèle en amitié, baroque, tragique, esthète et terriblement beau, cet ouvrage conte l'odyssée d'un écorché vif né pour l'inaccessible et destiné aux jalousies d'une époque qui ne croit plus à l'essence héroïque des choses. Alain Delon est une fulgurance, une abstraction, un personnage saturnien : l'élégance noire du cinéma français en plein soleil, la solitude des projecteurs en ombre portée. 88 films, 27 morts, une dizaine de Géricault, une cinquantaine de chiens, des centaines de souvenirs dormants et des millions d'entrées.
C'est à partir de cinquante photos qu'il a choisies que Willy Ronis dessine ici son autoportrait. À quatre-vingt-seize ans, sa mémoire est toute fraîche. Il se souvient de chaque instant, de chaque mouvement de la lumière, celle des rues de Paris, celle des bords de la Marne, un encore celle d'une petite ville du Sud, quand il vivait là-bas avec sa femme, Marie-Anne, et son fils Vincent. Une photo, c'est un moment pris sur le vif, mais c'est aussi l'histoire d'un jour. Ce jour-là : un autoportrait à la manière d'un Je me souviens.
Pour lui, on sent bien que la photo a joué le rôle d'une mémoire ineffaçable et c'est avec émotion que ce livre feuillette à la fois son être le plus intime, son talent de photographe et son talent de conteur. Partout, sur un visage, dans l'ombre d'un couple derrière un rideau, dans le corps d'un enfant, dans le mouvement d'un bal, dans une foule comme dans un escalier de Montmartre un matin d'hiver, il nous raconte une histoire, un scénario, un poème.