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alexander dickow
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De ce livre surgissent trois univers, une réfraction de trois perspectives, la révolte de l'opprimé, le conflit colonial, la guerre religieuse : un monde où faute de pouvoir s'alimenter, le prolétariat, incarné par les mineurs, ne mange que de la pierraille ; un deuxième où les hommes mènent une lutte acharnée contre des âmes venues d'une autre dimension qui moissonnent les chairs des êtres vivants ; puis la chronique de la persécution des allophages, répugnants personnages qui se nourrissaient de végétaux et de viande - autre que la leur. Dans la tourmente, quelques-uns témoignent que la rencontre demeure possible.
Parmi ce théâtre d'ombres, celui d'un savant disparu, Ronce Albène, fait irruption, proposant des versions grinçantes de ces trois mondes en crise, les transformant en paraboles énigmatiques et désaxées. Son livre se dérobe : reste Le Premier Souper, ronde de cauchemars et de carnavals.
Les corps mis en scène ressemblent à des éruptions de besoins tous plus ou moins dépravés : dévorer, pénétrer, engloutir. Un roman qui admet des physiologies autres, primitives ou inouïes. Un premier roman en éclats, à la langue torrentielle, qui creuse jusqu'à nos tréfonds la question de l'appétit insatiable de l'homme envers les autres, envers le monde. -
Albert Camus, Aimé Césaire ; poétiques de la révolte
Alexander Dickow
- Hermann
- 31 Août 2018
- 9791037026705
Aimé Césaire et Albert Camus partagent une même année de naissance, 1913. Hommes d'une même génération, ils partagent également une inquiétude politique et morale qui les pousse à la contestation du monde tel qu'il est. De Caligula, de la pièce de Camus, au Rebelle d'Et les chiens se taisaient de Césaire, les deux auteurs mettent cette inquiétude en scène avec une intensité, une urgence nées de leur traversée du XXe siècle, ce siècle de convulsions. Ils portent en eux, chacun à leur manière, les douleurs du colonialisme, algérien pour l'un, antillais pour l'autre. Cet ouvrage marque la rencontre de ces deux personnalités phares.
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« Le monde dans un homme, tel est le poète moderne », écrit Max Jacob. « Je suis tous les visages », déclare Cendrars. Apollinaire, lui, contemple tous ceux qui composent son être universel : « Les peuples s'entassaient et je parus moi-même / Qu'ont formé tous les corps et les choses humaines ». Cette ambition donne naissance à une déroutante multiplicité de styles.
Face au poème, poser la question « qui parle ? » revient à demander à quel titre il parle, de quel droit : affaire de légitimité. Pour peu que le poète n'ait plus de rôle social ou symbolique clair, il peut se retirer de son poème, - ou bien profiter de l'indétermination de son statut pour jouer tous les rôles. Jacob, Apollinaire et Cendrars optent pour ce jeu de masques né à la fois d'une inquiétude - le poète n'a-t-il plus aucune place ? - et d'une aspiration à l'universel : parler enfin pour tous, en devenant chacun tour à tour. -
Le poème éclairé : Poétique de Philippe Beck
Laurent Zimmermann, Judith Balso, Alexander Dickow, Artin Bassiri
- Hermann
- 30 Octobre 2024
- 9791037039996
L'année 2023 aura vu la publication de trois nouveaux livres de Philippe Beck. Ryrkaïpii, volume de poèmes, où les rapports qui se nouent entre l'homme et l'animal se dramatisent à partir d'une circonstance formant point de départ, d'où émergent maintes figures suggestives, comme Baubô et Joseph Kabris, le Tatoué. Puis Une autre clarté, recueil d'entretiens, et Idées de la nuit suivi de L'Homme-Balai. Les proses d'Idées de la nuit abordent également l'« autre clarté » que cherche le « lyrisme sec » dans un monde obscurci. L'Homme-Balai évoque l'expérience de la pandémie au travers d'un « journal de non-confinement ».La publication de trois ouvrages la même année, dans une telle variété de genre, marquait indéniablement une scansion dans l'oeuvre, et appelait un moment de retour critique à la poétique de Philippe Beck et à la nature du poème ouvert par lui. Poème éclairé, liant sa raison à sa force sensible, que le travail critique vient à son tour éclairer. Sont ainsi proposées de nouvelles lectures capables de donner à voir en quoi une poésie singulière nous est nécessaire : elle nous ouvre en vérité à la rude lumière de pensées rejetées.