Première sélection du prix des Libraires 2024
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Et vous passerez comme des vents fous
Clara Arnaud
- Éditions Actes Sud
- Littérature de langue française
- 23 Août 2023
- 9782330182328
Au cours d'une saison d'estive, les attaques répétées d'une ourse ravivent les tensions dans une vallée pyrénéenne. Tentant de s'abstraire des débats, Alma, une éthologue, et Gaspard, un berger, communient avec la montagne, mêlent leur existence à celles des bêtes. Sur ces terres où l'homme et l'animal sont intimement liés, l'histoire d'un jeune montreur d'ours parti faire fortune à New York, un siècle plus tôt, résonne tragiquement avec le présent.
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Il est quand même tard pour appeler, je me rabats sur un SMS. Je dis à Nadia que je viens d'apprendre pour Alexandre et que je suis stupéfait, c'est le mot que j'emploie, il ne convient peut-être pas très bien mais j'ai du mal à trouver une formule adaptée. S'il était mort ou s'il avait subi un accident, ça viendrait facilement. On sait comment s'adresser à l'entourage des victimes, on sait quoi dire à ceux qui vont mal, à ceux qui souffrent. Mais qu'est-ce qu'on écrit à la femme d'un assassin ?
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" A dix heures, Tallinn est vide, en suspension entre deux occupants. Ce silence d'une heure, une heure précisément, marque la césure entre quatre années de guerre et une nouvelle occupation soviétique de cinquante ans. Dans la partition estonienne, ce n'est même pas une pause : un simple soupir. "
En septembre 1944, les Allemands fuient l'Estonie qu'ils occupaient depuis trois ans, tandis que l'Union soviétique s'apprête à envahir de nouveau le petit État balte. Quelques Estoniens vont tenter de s'infiltrer dans cet interstice pour former un gouvernement indépendant et restaurer la République. Ils n'ont que quelques jours pour réaliser cette mission ; un navire envoyé par la résistance en exil doit les sauver de la descente du rideau de fer.
À leur tête, l'avocat Otto Tief, retiré de la vie politique depuis dix ans, soucieux d'accomplir son devoir et de retrouver sa famille à Stockholm. Tief s'engage aux côtés de son ami Jüri Uluots, dernier Premier ministre d'une République condamnée par l'Union soviétique de Molotov et de Staline. Autour d'eux cheminent la poétesse Marie Under, prise au piège d'une capitale assiégée, et tous les destins soumis aux décisions impossibles, aux renoncements et au déracinement.
Captivé par le silence entourant ces événements, Xavier Bouvet a souhaité raconter le sursaut des individus face à l'irruption de la violence et de l'inexorable, et décrire les résonances intimes du fracas de l'Histoire. Il compose une fresque haletante, dont on achève la lecture le coeur serré. -
Un premier roman à l'écriture ciselée et aux multiples rebondissements, l'histoire d'une vie bouleversée par l'amour et un vent de liberté.Le Caire, années 1980. La vie bien rangée de Tarek est devenue un carcan. Jeune médecin ayant repris le cabinet médical de son père, il partage son existence entre un métier prenant et le quotidien familial où se côtoient une discrète femme aimante, une matriarche autoritaire follement éprise de la France, une soeur confidente et la domestique, gardienne des secrets familiaux. L'ouverture par Tarek d'un dispensaire dans le quartier défavorisé du Moqattam est une bouffée d'oxygène, une reconnexion nécessaire au sens de son travail. Jusqu'au jour où une surprenante amitié naît entre lui et un habitant du lieu, Ali, qu'il va prendre sous son aile. Comment celui qui n'a rien peut-il apporter autant à celui qui semble déjà tout avoir ? Un vent de liberté ne tarde pas à ébranler les certitudes de Tarek et bouleverse sa vie.
Premier roman servi par une écriture ciselée, empreint d'humour, de sensualité et de délicatesse,
Ce que je sais de toi entraîne le lecteur dans la communauté levantine d'un Caire bouillonnant, depuis le règne de Nasser jusqu'aux années 2000. Au fil de dévoilements successifs distillés avec brio par une audacieuse narration, il décrit un clan déchiré, une société en pleine transformation, et le destin émouvant d'un homme en quête de sa vérité. -
« La toile vibrait de beauté. Elle en avait le souffle coupé et se noyait dans l'oeil bleu ciel piqueté de vert. Est-ce qu'elle était réellement le sosie de cette inconnue ? »
Peint à Vienne en 1910, le tableau de Gustav Klimt Portrait d'une dame est acheté par un collectionneur anonyme en 1916, retouché par le maître un an plus tard, puis volé en 1997, avant de réapparaître en 2019 dans les jardins d'un musée d'art moderne en Italie.
Aucun expert en art, aucun conservateur de musée, aucun enquêteur de police ne sait qui était la jeune femme représentée sur le tableau, ni quels mystères entourent l'histoire mouvementée de son portrait.
Des rues de Vienne en 1900 au Texas des années 1980, du Manhattan de la Grande Dépression à l'Italie contemporaine, Camille de Peretti imagine la destinée de cette jeune femme, ainsi que celles de ses descendants. Une fresque magistrale où se mêlent secrets de familles, succès éclatants, amours contrariées, disparitions et drames retentissants. -
Bastien, inspecteur du travail à Lyon, est amené à enquêter sur un accident : un ouvrier employé dans une usine de traitement des déchets est mort broyé dans une compacteuse.
Maïa, journaliste scientifique, se rend au Cern, le prestigieux centre de recherche nucléaire à Genève, pour écrire un article sur le cristal scintillateur, un nouveau matériau dont les propriétés déconcertent ses inventeurs.
Bastien apprend que l’accident est en réalité un homicide. Maïa, elle, découvre que l’expérience a mal tourné. Sa tante, physicienne dans la grande institution suisse, lui demande de l’aider à se débarrasser de ce cristal devenu toxique.
Ce roman addictif qui emprunte aux codes de la série et du thriller est aussi une histoire d’amour. Une rencontre inattendue entre un homme, vaguement catholique et passablement alcoolique, et une femme, orpheline et fière, qui a érigé son indépendance en muraille.
Sophie Divry est née à Montpellier en 1979 et vit actuellement à Lyon. Elle a reçu la mention spéciale du prix Wepler pour La Condition pavillonnaire et le prix de la Page 111 pour Trois fois la fin du monde. Fantastique Histoire d’amour est son septième roman. Avec sensibilité, elle allie l’art du récit et une exploration de nos sociétés contemporaines. -
"Les enfants, les bébés, ils les appellent les "petitous". Et c'est vrai qu'ils sont des petits touts. Qu'ils sont un peu de leur mère, un peu de leur père, un peu des grands-parents, un peu de ceux qui sont morts, il y a si longtemps. Tout ce qu'ils leur ont transmis, caché, inventé. Tout.
C'est pas toujours facile d'être un petit tout, d'avoir en soi autant d'histoires, autant de gens, de réussir à les faire taire pour inventer encore une petite chose à soi."
Dans une ferme, l'histoire se reproduit de génération en génération : on s'occupe des bêtes, on vit avec, celles qui sont dans l'étable et celles qui ruminent dans les têtes. Peintes sur le vif, à petites touches, les vies se dupliquent en dégradé face aux bêtes qui ont tout un paysage à pâturer.
Marion Fayolle crée un monde saisissant dont la poésie brutale révèle ce qui s'imprime par les failles, par les blessures familiales, comme dans les creux des gravures en taille-douce. -
Un roman d'aventure magnétique et foisonnant. À la suite de ses personnages ballotés par l'Histoire et les éléments dans des décors grandioses, Yan Lespoux nous entraîne à la recherche de la lumière dans le tumulte du monde. Quand les empires sombrent, quand les sociétés se délitent, des brèches se créent qui permettent de s'immiscer dans les interstices de l'Histoire.
1627, sur la route des Indes, dans la fureur d'une ville assiégée, dans le dédale des marais et des dunes battues par le vent, l'aventure est en marche et trois héros ordinaires verront leur destins réunis par une tempête dantesque...
Il y a Marie sur la côte landaise. Pour échapper aux autorités qui la recherchent, elle s'est réfugiée dans une communauté de pilleurs d'épaves sous la coupe d'un homme brutal. La jeune fille à peine sortie de l'adolescence refuse pourtant de baisser la tête.
Au Brésil, il y a Diogo, orphelin engagé dans la guérilla portugaise qui tente de reprendre Salvador de Bahia aux Hollandais.Et à Goa, il y a Fernando, engagé de force dans l'armée portugaise, qui met tout en oeuvre pour échapper à sa condition.
Avec
Pour mourir, le monde, Yan Lespoux nous offre un roman d'aventure magnétique et foisonnant. À la suite de ses personnages ballotés par l'Histoire et les éléments dans des décors grandioses,il nous entraîne à la recherche de la lumière dans le tumulte du monde.
" Après le recueil
Presqu'îles (Agullo 2021), enraciné dans le Médoc contemporain, Yan Lespoux signe une fresque généreuse, palpitante, minutieusement documentée. "
Stéphanie Dupays, Le Monde " Un roman captivant, foisonnant, aussi luxuriant que les jungles d'Amazonie et du Karnataka. "
Jean-Christophe Buisson, Le Figaro Magazine " Yan Lespoux embarque littéralement le lecteur avec lui, on prend les vagues avec ses personnages, on étouffe, on cherche de l'air. "
Mohammed Aissaoui, Le Figaro " Un jour, dans un festival de polars, Hervé Le Corre, maître du genre, nous avait indiqué du doigt ce jeune historien qui venait de publier un recueil de nouvelles,
Presqu'îles, en nous disant : "Lui, il a un talent fou.' On peut désormais confirmer. "
Alexandra Schwartzbrod, Libération " Un premier roman dense, enrichi d'un remarquable travail documentaire. Mieux vaut avoir le pied marin pour sauter dans ce récit: les descriptions sont sidérantes de réalisme. "
Elise Lepine, Le Point " Expéditions périlleuses, guerres et naufrages forment la trame de ce grand roman d'aventure grisant inspiré de faits historiques. Prenez le large avec Yan Lespoux ! "
Claire Julliard, L'Obs " L'occasion de rappeler l'excellent ouvrage de Yan Lespoux, à qui nous nous félicitons encore d'avoir attribué le prix Bravo Zulu 2023. "
Revue Marine ACORAM " C'est une aventure maritime, une aventure humaine absolument formidable au XVIIe siècle. "
Marie-Cécile Masdoumier Faret, Librairie L'Echappée Belle de Sète, France Bleu Talents littéraires Cultura 2023
Lauréat du prix Libr'à Nous 2024 de la littérature francophone
Lauréat Prix Albatros 2024
Lauréat prix Virevolte 2024
Lauréat Prix Des gens de mer 2024
Lauréat Prix Marine Bravo Zulu 2023 (ACORAM)
Prix Expression 2024
Prix 2024 Librairie Au Moulin des Lettres -
Je sais seulement que cela fut. Que ces deux bouches un jour de printemps s'embrassèrent. Que ces deux corps se prirent. Je sais que Malusci et cette femme s'aimèrent, mot dont je ne peux dire exactement quelle valeur il faut lui donner ici, mais qui dans tous les cas convient, puisque s'aimer cela peut être mille choses, même coucher simplement dans une grange, sans autre transport ni tendresse que la fulgurance d'un désir éphémère, l'éclair d'un plaisir suraigu, dont tout indique que Malusci et cette femme gardèrent longtemps le souvenir. Je sais que de ce plaisir naquit un enfant, qui vit toujours, là-bas, près du lac. Et que ce livre est comme un livre vers lui.
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Sa mère, ses amis, la médecin qu'elle consulte, personne ne la comprend : depuis cinq ans, Alice est enfermée dans la conviction qu'elle sauvera son compagnon de lui-même grâce à leur amour immense. Tout est dit dès le début de ce roman magistral : Alice vit sous emprise.
Mené tambour battant, ponctué de trouées de lumière, même dans les scènes les plus sombres, ce livre nous conduit sur des chemins absolument inattendus : sommée de trouver du travail, Alice, qu'entrave une timidité maladive depuis son arrivée à Paris à dix ans, après une enfance radieuse au Guatemala, et dont le CV est inexistant, n'essuie que des refus. Elle répond pourtant à une ultime petite annonce : « L'association diocésaine de Paris recrute un(e) assistant(e) pour le promotorat des causes des saints. » À sa grande surprise, l'évêque responsable l'embauche, trop heureux d'avoir enfin trouvé quelqu'un pour remettre de l'ordre dans les dossiers en attente.
La voilà embarquée, et nous avec elle, dans un univers dont elle ignore tout : il s'agit, comprend-t-elle, d'instruire des candidatures à la canonisation, première étape d'une procédure qui doit s'achever à Rome, si elle n'est pas interrompue avant, tant les conditions suspensives sont nombreuses et complexes. Aidée par des collègues d'une bienveillance sans limites, elle découvre alors l'audace et la folie des vies de ces « serviteurs de Dieu », « vénérables » ou « bienheureux » qu'il s'agit d'évaluer et dont Tiffany Tavernier ponctue son récit, illuminant dans le même mouvement son texte et le quotidien de sa protagoniste.
À la faveur d'extraordinaires rebondissements, la puissante romancière invite le monde extérieur dans la bulle de déni où s'est réfugiée Alice, l'autorisant à se frayer un chemin vers sa propre vérité. Ce n'est pas là la moindre surprise du formidable portrait de femme qu'elle nous offre, elle qui ne cesse d'interroger l'infinie capacité de l'être humain à renaître à soi et aux autres.